Les rencontres solidaires au Lycée Laffemas à Valence (26)

Pour la 4ème année, le CLD VALDAC, le lycée Laffemas et de nombreux partenaires de l’économie sociale et solidaire organisent une journée d’échange et d’information « Les Rencontres Solidaires à Valence » dans le but de faire connaître l’Economie Sociale et Solidaire.

S’adressant aux jeunes et largement à toute la population (en 2011 : 391 étudiants et 296 adultes + 80 personnes à la conférence le soir), les organisateurs ont souhaité, cette année, des thèmes plus nombreux et la conférence à l’extérieur du lycée.

Jeudi après-midi auront lieu plusieurs ateliers consacrés entre autres aux parcours professionnels en ESS, l’organisation d’une SCIC ( société coopérative d’intérêt collectif), ou encore l’éco-tourisme.

Le premier portait sur le passage de l’entreprise associative Nect’ardéchois au statut de scic. Au départ une activité traditionnelle de pressage des fruits apportés par les particuliers de la commune de Pailharès située en moyenne montagne ardéchoise.
La décision a été prise devant la double nécessité d’un développement touristique de proximité et du réaménagement d’un bâtiment historique trop exigu pour satisfaire aux exigences de l’accueil et de la production .
Au delà des détails du fonctionnement collégial d’une scic, on retiendra que sa gérance ne procède pas seulement d’une logique comptable mais d’une démarche dynamique pour relier les sociétaires entre eux et partager sur un projet de développement local concernant à la fois des associés particuliers habitants, des salariés et plusieurs communes. Laurent Chupin le gérant est un jeune ingénieur qui s’était auparavant spécialisé dans le négoce des crustacés en Bretagne, installé depuis quelques temps en Ardèche . Il a découvert sur le tas la valeur ajoutée de ce statut d’entreprise en économie sociale et solidaire particulièrement adapté à la synergie de ressources et d’intérêts multiples.

Le second atelier était animé par Danièle Demoustier professeur à l’IEP de Grenoble. En accord avec une dynamique de concertations entre le ministère de l’Education et le ministère de l’Economie sociale et solidaire elle accorde aujourd’hui une attention soutenue à la pédagogie de l’ESS, reprenant en cela une tradition très ancienne qui remonte à la naissance des premières mutuelles au XIX ème siècle. Quand l’école n’était pas obligatoire et que les ouvriers de l’imprimerie en particulier s’attachaient à la transmission de certaines valeurs du travail aussi bien en famille que dans leurs ateliers et auprès des apprentis. Avec la place de l’école ce mouvement pédagogique est progressivement monté du primaire vers l’université, mais c’est dans l’autre sens aujourd’hui qu’il convient de faire circuler l’information en milieu scolaire pour mieux repartir de la base et informer la population.
Le français moyen aujourd’hui est parfois concerné par l’ESS d’une manière active, mais parfois passive, et sans même le savoir ( par le biais de leurs mutuelles ).
Cette économie semble garante d’une meilleure cohésion sociale à l’intérieur des structures où le profit n’est pas la clé de la réussite, et où l’on garde ses seniors. De ce fait la population des travailleurs de l’’ESS est assez âgée !
Après avoir montré le poids statistique des différents secteurs de l’ESS, Danièle Demoustier a insisté sur les départs à la retraite prévus dans les années à venir, et dans un ordre qualitatif sur le poids de cultures sectorielles fortes ( médico-social, éducation populaire, sports et loisirs ...) On y est attaché à une certaine technicité qui ne favorise pas la transversalité et oblige parfois les salariés à valider en formation continue des niveaux de connaissances plus ouverts. Les perspectives de négociation de partenariats locaux incitera à développer à l’avenir la place du relationnel et un certain sens de l’innovation.